Date de naissance : 3 janvier 1897 à LIPNO (Pologne)
Date de décès : 1er août 1987 à SAN ANTONIO
(Texas)
Nom : Barbara Apolonia Chalupiec
BIOGRAPHIE :
Pola Negri naît Barbara Apolonia Chalupiec le 3
janvier 1897 à Lipno, en Pologne. Cette date semble provenir d’un certificat de
naissance. Ajoutons toutefois que 1894 ou 1895 sont aussi mentionnées ça et là
dans diverses sources et que l’actrice elle-même prétendait avoir vu le jour le
31 décembre 1899.
Selon ses dires, Pola se serait d’abord tournée vers
la danse classique, avant qu’un accès de tuberculose ne mette fin à ses
ambitions. Elle aurait alors choisi le métier d’actrice et aurait étudié au
Conservatoire d’Art Dramatique de Varsovie.
On s’accorde généralement à placer les débuts
officiels de la jeune femme au théâtre en 1912. Son succès sur les planches
l’amène au cinéma en 1914 et elle est la vedette de plusieurs films polonais,
parmi lesquels «Niewolnica zmyslow» (1914), «Zona» (1915), «Studenci» (1916) ou
encore «Tajemnica Alei Ujazdowskich» (1917).
Elle continue ensuite sa prometteuse carrière à
l’écran en Allemagne, où elle est rapidement considérée comme une des stars les
plus importantes et une des comédiennes les plus réputées de sa génération.
Elle est alors l’interprète de, entre autres, «Wenn das herz in hass erglüht»
(1917), «Mania» (1918), «Vendetta» (1919), «Camille» (1920), «Das martyrium»
(1920), «Sappho» (1921), … Elle est également dirigée à six reprises par Ernst
Lubitsch dans «Les yeux de la momie» (1918), «Carmen» (1918), «Madame DuBarry»
(1919), «Sumurun» (1920), «La chatte des montagnes» (1921) et «La flamme»
(1922).
En 1920, «Madame DuBarry», rebaptisé «Passion», sort
aux Etats-Unis et y remporte un succès considérable. Par la suite, d’autres
films allemands de l’actrice suivent le même chemin et la rendent célèbre
auprès du public américain. Vu cette popularité, la Paramount décide d’engager
Pola, qui débarque aux U.S.A. en septembre 1922.
Elle s’impose directement au rang de grande étoile
hollywoodienne et est la protagoniste de, notamment, «Bella Donna» (1923), «La
danseuse espagnole» (1923), «Mâles» (1924), «Paradis défendu» (1924), à nouveau
réalisé par Lubitsch, «A l’ombre des pagodes» (1925), «A Woman of the World»
(1925), «La couronne des mensonges» (1926), «Hôtel Impérial» (1927), «Barbed
Wire» (1927), …
Néanmoins, dans l’ensemble, la filmographie
américaine de Pola Negri n’est pas, malgré quelques bons rôles, une totale
réussite. Les opportunités de démontrer ses qualités d’actrice semblent moins
développées que lors de son séjour en Allemagne. A Hollywood, la star à la
personnalité exotique et passionnée paraît prendre le pas sur l’artiste de
talent. On parle alors beaucoup de son tempérament, de ses goûts
vestimentaires, de sa prétendue rivalité avec Gloria Swanson ou de ses liaisons
avec Charlie Chaplin et Rudolph Valentino. Toute cette publicité va bientôt se
retourner contre elle.
En 1926, son comportement excessif et son chagrin
ostentatoire à l’occasion du décès et des funérailles de Valentino lui valent
de sérieuses critiques de la part de certains journalistes et d’une partie du
public, qui mettent en doute sa sincérité. Son mariage en mai 1927 avec un
soi-disant prince russe, dont elle divorcera quelques années plus tard, lui
amène aussi plusieurs commentaires défavorables.
A la fin des années 20, l’astre de Pola Negri n’est
plus aussi brillant que lors de son arrivée en 1922 et ses tous derniers films
Paramount sont accueillis tièdement par les spectateurs américains. Lorsque son
contrat se termine, elle retourne en Europe.
Après avoir abandonné le tournage de la production
française «Le collier de la reine» (1929), dans laquelle elle sera remplacée
par Marcelle Chantal, elle part en Grande-Bretagne, où Paul Czinner la dirige
dans «La rue des âmes perdues» (1929). Trois ans plus tard, elle retourne à
Hollywood pour apparaître dans son premier film parlant, «Maria Draga» (1932),
qui est un échec commercial, bien que la chanson qu’elle y interprète,
«Paradise», obtienne un joli succès.
On la retrouve ensuite en France pour «Fanatisme»
(1934), avant qu’elle ne travaille à nouveau en Allemagne de 1935 à 1938 pour
six films : «Mazurka» (1935), somptueux mélodrame qui remporte un
triomphe, «Moscou-Shanghai» (1936), «Tango notturno» (1937), «Madame Bovary»
(1937), «Pieux mensonges» (1938) et «Der nacht der entscheidung» (1938). C’est
avec ce dernier que s’achève sa collaboration, parfois controversée, avec
l’industrie cinématographique du 3ème Reich. De cette période date
la rumeur non fondée d’une liaison avec Adolf Hitler, qui l’appréciait beaucoup
comme actrice.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Pola
réside en France. En 1941, elle décide de partir et arrive à regagner les
Etats-Unis, où elle se fera naturaliser en 1951 et où elle restera jusqu’à la
fin de sa vie.
En 1943, elle figure au générique de la comédie «Hi
Diddle Diddle», aux côtés d’Adolphe Menjou. Ce n’est qu’une vingtaine d’années
plus tard qu’on la revoit une dernière fois au cinéma, dans «La baie aux
émeraudes» (1964), une production Walt Disney.
Pola Negri décède à San Antonio le 1er
août 1987.
© Marlène PILAETE pour Les Gens du Cinéma (Mise à jour
28/12/2006)
FILMOGRAPHIE :
1914 o Raba
strastei, raba poroka / Sklave der sinne de Richard Ordinsky
o Amour et passion (Niewolnica zmyslów) de Jan Pawlowski
1915 o Le passeport jaune (Czarna ksiazka o
zolty paszport) d' Aleksander Hertz
avec Harry Liedtke
o Zona / Die ehefrau d'
Aleksander Hertz
o Bestia / Kochanka apasza d' Aleksander Hertz
avec Maria Duleba
1916 o Studenci d' Aleksander Hertz
avec Lya Mara
o Arabella d' Aleksander Hertz
avec Jan Pawlowski
o Sa dernière action (Jego ostatni czyn / Seine letzte tat) d'
Aleksander Hertz
avec Jozef Wegrzyn
1917 o Tajemnica
alei ujazdowskich - Das geheimnis des Hotel X d' Aleksander Hertz
o Pokoj
Nr. 13 / Wanda Barska d' Aleksander Hertz
o Zügelloses blut de ?
o Nicht lange täuschte mich das
glück de Kurt Matull
avec
Olga Engl
o Küsse, die man stiehlt im
dunkeln de ?
avec
Ernst Hofmann
o Wenn das herz in hass erglüht
de Kurt Matull
avec
Hans Adalbert Schlettow
1918 o Rosen, die der sturm entblättert
de ?
avec
Ernst Hofmann
o Les yeux de la momie (Die augen der mumie ma / The eyes of the
mummy) d' Ernst Lubitsch
avec Emil Jannings
o Carmen / Gypsy blood d' Ernst Lubitsch
avec Harry
Liedtke
o Die toten augen de ?
avec Ernst Hofmann
o Mania
d' Eugen Illès
avec Arthur Schröder
o Der
gelbe schein d' Eugen Illes
avec
Harry Liedtke
1919 o Das karussell des lebens de Georg Jacoby
avec
Reinhold Schünzel
o Vendetta d' Ernst Lubitsch
avec Emil Jannings
o Madame DuBarry / Passion d' Ernst
Lubitsch
avec Emil Jannings
o Kreuziget sie / Die frau am
scheidewege de Georg Jacoby
avec
Harry Liedtke
o Comtesse Doddy (Komtesse
Doddy) de Georg Jacoby
avec
Hermann Thimig
1920 o Die marchesa d’Arminiani d'
Alfred Halm
avec
Fritz Schulz
o Das martyrium de Paul L. Stein
avec
Ernst Stahl-Nachbaur
o Die geschlossene kette de Paul L. Stein
avec
Carl Ebert
o Sumurum / One arabian night d' Ernst Lubitsch
avec
Paul Wegener
o Camille (Arme Violetta / The red peacock) de Paul L. Stein
avec
Alexander Antalffy
1921 o Die dame im glashaus de Victor Janson
avec Victor Janson
o Sappho de Dimitri Buchowetzki
avec Xenia Desni
o La chatte des montagnes (Die bergkatze / The wildcat) d' Ernst
Lubitsch
avec
Paul Heidemann
o La flamme (Die flamme / Montmartre) d' Ernst Lubitsch
avec
Alfred Abel
1922 o Bella Donna de George Fitzmaurice
avec
Conway Tearle
• Seulement apparition
o La flétrissure (The cheat) de George Fitzmaurice
avec Charles De Rochefort
o La danseuse espagnole (The spanish dancer) de Herbert Brenon
avec Adolphe Menjou
1924 o Lily of the dust de Dimitri Buchowetzki
avec Raymond Griffith
o Paradis défendu (Forbidden paradise) d' Ernst Lubitsch
avec Rod La Rocque
o Mâles (Men) de Dimitri Buchowetzki
avec Robert Frazer
o Mon homme (Shadows of Paris) de Herbert Brenon
avec Adolphe Menjou
1925 o Charmeuse (The charmer) de Sidney
Olcott
avec Wallace MacDonald
o À l’ombre des pagodes (East of Suez) de Raoul Walsh
avec Edmund Lowe
o A
woman in the world de Malcolm St. Clair
avec Charles Emmett
Mack
o Flower of night de Paul Bern
avec Warner Oland
o La couronne des mensonges (The crown of lies) de Dimitri
Buchowetzki
avec Noah Beery
1926 o Good and naughty de Malcolm St. Clair
avec Tom Moore
o Hôtel Impérial
(Hotel Imperial) de Mauritz Stiller
avec
James Hall
1927 o Barbed wire de Rowland V. Lee
avec Clive Brook
o Confession (The woman on trial) de
Mauritz Stiller
avec Arnold Kent
o The secret hour / Beggars of love de
Rowland V. Lee
avec Kenneth Thompson
o La dame de Moscou (The woman from
Moscow) de Ludwig Berger
avec Paul Lukas
1928 o Les trois coupables (Three sinners) de
Rowland V. Lee
avec Tullio
Carminati
o Loves of an actress de Rowland V. Lee
avec Nils Asther
1929 o La rue des âmes perdues (The way of the
lost souls / The woman he scorned / Die
strasse der
verlorenen seelen) de Paul Czinner
avec Cameron Carr
1932 o Maria Draga (A woman commands) de Paul
L. Stein
avec Basil Rathbone
1934 o Fanatisme de Gaston Rouvel et Tony
Lekain
avec Pierre Richard-Willm
1935 o Mazurka de Willy Forst
avec Paul Hartmann
1936 o Moscou Shanghai (Der weg nach Shanghai
/ Moskau Shanghai) de Paul Wegener
avec Gustav Diessl
1937 o Madame Bovary de Gerhardt Lamprecht
avec Rudolf Klein-Rogge
o Tango notturno de Fritz Kirchhoff
avec Karl Dannemann
1938 o Pieux mensonges (Die fromme lüge) de
Nunzio Malasomma
avec Herman Braun
o Die nacht der entscheidung de Nunzio Malasomma
avec Iván Petrovich
1943 o Hi diddle, diddle (Diamonds and crime /
Try and find it) d' Andrew L. Stone
avec Adolphe Menjou
1957 o
DO Das gab’s nur einmal de Géza von Bolváry
avec Walter Ambrock
• Seulement apparition
1964 o La baie aux émeraudes (The
moon-spinners) de James Neilson
avec Hayley Mills
AUTRE PRIX :
• Prix d’honneur aux Prix du cinéma
Germanique, Allemagne (1964)
© Philippe PELLETIER pour Les Gens du
Cinéma (mise à jour Marlène PILAETE 28/12/2006)